Entre fermeture de l’HORECA et nouveaux débouchés de ventes : zoom sur le quotidien des micro-brasseries belges durant la pandémie de COVID-19.

“Je venais de rebrasser l’ensemble de mes bières, j’ai cru que c’était la fin de l’aventure”. C’est ainsi que Thomas, micro-brasseur belge de la Brasserie Witloof décrit sa réaction à l’annonce du premier confinement.

Thomas Detourbe, 31/03/2021

Conscient des difficultés rencontrées ces derniers mois par les mircro-brasseries belges, Arsène a décidé de leur donner la parole. Dans cet article, ils vous racontent, donc, comment la crise de la COVID-19 a chamboulé leur activité. 

 

Depuis 18 mois, Arsène parcourt la Belgique à la rencontre des producteurs artisanaux belges. Nous avons ensuite créé notre entreprise mettant les produits de ceux-ci en lumière au sein de boxes apéritives et petit-déjeuners. Nous avons, au cours de cette période, tissé des relations avec les producteurs avec lesquels nous travaillons. Tout naturellement, nous accordons donc de l’importance au fait de prendre des nouvelles de chacun d’entre eux. Durant ces discussions, un constat a rapidement émergé. Si la plupart des producteurs avec lesquels nous travaillons ont vu l’intérêt pour leurs produits augmenter fortement au cours de l’année dernière, il n’en va pas de même pour les micro-brasseries belges.

En effet, entre fermeture de l’HORECA, annulation des festivals ou encore réduction des événements festifs d’ordre privés, les micro-brasseries ont vu leurs canaux de ventes mis à rude épreuve. Nous avons donc décidé de porter leur voix au sein de ce témoignage.

 

Un coup de massue pour les micro-brasseurs belges

 

“Je venais de rebrasser l’ensemble de mes bières, j’ai cru que c’était la fin de l’aventure”. C’est ainsi que Thomas, micro-brasseur belge de la Brasserie Witloof décrit sa réaction à l’annonce du premier confinement. Prenant le tournant très rapidement, il est parmi les premiers à créer sa plateforme E-commerce. Il réalise ainsi ses meilleurs chiffres de vente sur les trois mois suivants. Joie de courte durée. La réouverture partielle de l’HORECA réduira à néant tous les efforts réalisés pour créer de nouveaux partenariats avec des bars et restaurants peu avant la crise sanitaire.

En mars 2020, l’annonce du confinement touche brutalement les micro-brasseurs belges artisanaux. Ces entités, souvent très jeunes et évoluant dans un milieu très concurrentiel, travaillent dur afin de se développer.

À la Brasserie du Renard, Stéphane se confie :

“Nous avions réalisé un gros travail de prospection auprès de l’HORECA et de petits festivals en fin d’année 2019. Celui-ci avait mobilisé l’ensemble de l’équipe et devait créé de nouveaux débouchés extrêmement importants en termes de volumes.”

Stéphane Vlaminck, 31/03/2021

Thomas, de la Brasserie Witloof, se trouvait dans une situation similaire. Il avait, pour cette raison, refait tout son stock début mars.

Si le confinement est tombé comme un coup de massue, les micro-brasseurs belges ne se sont pas laissés abattre. Ils ont lutté afin de préserver leur activité, lançant des projets de livraison à domicile ou encore des plateformes E-commerce. Si ces initiatives ont permis de limiter la casse pour une partie d’entre eux tels que la Brasserie Witloof ou encore la Brasserie En Stoemelings, d’autres, plus fortement dépendants des ventes liées au secteur de l’HORECA ont dû faire face à une situation dramatique. C’est le cas de la Brasserie Belgo Sapiens Brewers. Celle-ci a, au vu de la crise traversée, été contrainte de mettre l’ensemble de l’équipe au chômage technique.

 

La retour à la “normale”

 

Avec la fin du premier confinement vint le retour des anciennes habitudes. Les micro-brasseurs virent, du jour au lendemain, les épiceries locales se vider. Le nombre de visiteurs sur leurs plateformes E-commerce, quant à lui, ne cessait de s’amoindrir. Au niveau de l’HORECA, les stocks importants laissés par trois mois de fermeture réduisaient à néant tout espoir de nouvelle commande. Il a donc, à nouveau, fallu changer de stratégie en reprenant, parfois à zéro, le travail réalisé avant le mois de mars.

Du côté de Louette Saint-Pierre, la Brasserie Invictus est une des rares à avoir fait une excellente saison d’été. Ceci, grâce à la vente en direct à la brasserie et à un tourisme plus belge dû aux restrictions de voyage. De très petite taille, la brasserie réalisant la plupart de ses ventes au comptoir a bénéficié d’un afflux massif de touristes en quête de terroir.

Julien, de la Brasserie Brewksel, nous explique s’être senti soulagé de ne pas posséder sa propre brasserie. Étant en début d’aventure et brassant au sein d’autres brasseries de tailles plus importantes, il n’a pas eu à supporter tous les coûts liés à l’arrêt de l’activité. C’est ce qui lui a permis de tenir le coup. D’autres brasseurs, ayant des infrastructures plus importantes, ont dû se retrousser les manches encore plus que de coutûme. Ainsi, Corentin, Caroline et Stéphane n’ont pris qu’une semaine de congé chacun en un an afin de traverser cette période difficile, le tout, en s’appuyant un peu sur leur modèle coopératif.

Au niveau de l’HORECA, il fut très compliqué pour les micro-brasseurs belges de nouer de nouveaux partenariats. L’objectif premier des bars et restaurants étant de vendre les stocks résiduels liés au premier confinement, ceux-ci étaient peu enclins à l’ouverture à de nouveaux produits.

 

Depuis octobre

 

A l’annonce du deuxième confinement, les micro-brasseries belges ont immédiatement tenté de relancer les canaux créés durant le premier confinement. Cependant ils ont dû faire face à une concurrence bien plus féroce.  Sur internet comme dans les épiceries locales, le nombre d’acteurs présents s’est intensifié de manière importante. Ceci a emporté les espoirs des brasseurs de traverser le deuxième confinement aussi bien que le premier.

 

Un gain d’expérience

 

Toutefois, comme ils nous l’indiquent, cette crise s’est également montrée riche en expérience pour les micro-brasseries belges. La Brasserie du Renard est donc ressortie plus sûre de son modèle coopératif. Celui-ci lui ayant, en effet, permis de surpasser ces moments particulièrement difficiles.

Pour les jeunes micro-brasseurs comme Thomas de la Brasserie Witloof et Julien de Brewksel la situation a apporté de l’expérience. Ils ont pu améliorer leurs outils prospection et se tester sur de nouveaux secteurs en attendant la réouverture de l’HORECA.

La situation de la brasserie Invictus est, elle aussi, assez atypique. Si les résultats estivaux ont été boostés grâce au concept de vente au comptoire et à l’augmentation du tourisme belgo-belge, les chiffres ont diminué au moins d’octobre à l’annonce du deuxième confinement. Si la perte est supportable grâce aux clients locaux et fidèles, le manque de passage et la solitude sont réellement pesants pour Hugues qui voyait en sa brasserie un vecteur d’épanouissement social.

“La perte est supportable. C’est l’absence de passage qui s’avère difficile moralement.”

Hugues Duvivier de Fortemps, 31/03/2021

 

La situation est donc relativement hétérogène au sein des micro-brasseries belges Il en ressort cependant une constante : les derniers mois se sont avérés très compliqués pour ces artisans. Ils ont été contraints d’opérer de nombreux changements de cap rapides, au gré de l’évolution de la pandémie. Beaucoup sont touchés au-delà de l’aspect économique par la situation. Celle-ci a, en effet, terrassé d’importants mois de labeur et réduit de nombreux espoirs à néant leur laissant un gout amer. Toutefois, si les échéances sont floues et ne permettent pas de regarder l’avenir avec optimisme, les micro-brasseurs belges restent positifs. L’heure est à la mise en place de nombreux projets visant à rebondir au cours des prochains mois.

 

Les aides pour les micro-brasseries belges

 

Dans cette situation, certaines micro-brasseries belges bénéficient d’aides mais celles-ci sont souvent suffisantes. Pour Samuel de la brasserie En Stoemelings, par exemple, il est difficile de concevoir que lorsqu’on se “décarcasse” pour trouver de nouveaux débouchés et que l’on sort enfin la tête de l’eau, les aides de l’État s’amenuisent puisque le chiffre d’affaires augmente.

De manière générale, de nombreux projets font face à des situations uniques. Selon leurs tailles ou encore leurs phases de croissance, ils font face à des besoins très variés. Ainsi, la catégorie de subsides dans laquelle se trouve la Brasserie du Renard ne leur permet pas de survivre.

 

Et maintenant ? 

 

Il est, pour ces artisans, difficile de planifier l’avenir au vu des nombreux changements de ces derniers mois. Se positionner sur les choix à opérer et sur les projets à développer ou non relève d’un vrai challenge. Et pourtant, ces projets font vivre les micro-brasseries d’un point de vue, non seulement, financier mais aussi personnel. De plus, ces micro-brasseries belges avaient, avant la crise, le vent en poupe.

Chez Arsène, nous sommes convaincus qu’il est essentiel que ce genre d’initiatives puisse survivre à la crise actuelle. Il est capital que le travail réalisé ces dernières années ne tombe pas à l’eau et que ces projets voient le jour.

Pour cette raison, nous avons décidé de les aider au-delà de notre activité quotidienne. Afin d’atteindre cet objectif, nous avons décidé d’offrir deux bières de micro-brasseries, à tous les participants de notre concours. La participation y est simple, il suffit de mentionner vos collègues sur notre post Linkedin et de suivre notre page. À travers cette action, nous espérons les aider doublement. Tout d’abord, directement, à travers l’achat des bières que nous vous offrons et, ensuite, indirectement, en espérant que vous deviendrez clients de certaines de ces micro-brasseries.

 

Le mot de la fin

 

Pour terminer cet article par une note positive, nous souhaitions vous parler des projets qui fleurissent chez nos micro-brasseurs belges :

La Brasserie Witloof avance dans la création de la première micro-brasserie coopérative de Bruxelles. Brewksel retravaille son image de marque. L’objectif de la brasserie est de distribuer sa bière via de nouveaux canaux de ventes annoncés comme prometteurs.

La Brasserie En Stoemelings, elle, réalise un gros travail sur son site E-commerce ajoutant ainsi une corde à son arc. Ils frétillent, malgré tout, à l’idée de la réouverture de l’horeca (que le e-commerce ne pourrait pas remplacer). Une opération de diversification des canaux de ventes ayant pour but de permettre de sortir grandie de cette crise.

Pour ce qui est de la Brasserie du Renard, elle développe toujours son projet de Houblonnière du Renard . Celle-ci devrait, à terme, leur permettre de travailler avec une majorité de houblon belge et bio cultivé par leurs coopérateurs. Leur objectif ? Travailler toujours plus en filière courtes, en bio et en soutenant des initiatives économiques locales et solidaires.

Pour Damien de la brasserie Belgo Sapiens Brewers, il est temps de se positionner sur de nouveaux secteurs. Il se positionne désormais sur celui des entreprises, via des intermédiaires tels qu’Arsène.

L’espoir du secteur est donc de pouvoir retourner à une situation stable. Les Brasseurs, souhaitent participer à la création de moments conviviaux et de partage, à l’image des scènes de lundi dernier au Royaume-Uni.

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